jeudi 30 avril 2009

When will there be good news ?, Kate Atkinson



VF: A quand les bonnes nouvelles ?

Troisième roman où apparaît Jackson Brodie, mais pas que. J'ai un peu fait n'importe quoi, ayant récemment lu la Souris Bleue mais pas le numéro 2 (Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux), en fait je n'avais même pas compris qu'il s'agissait d'une suite, je me suis simplement laissé emporter par le nom de l'auteur.

Ce qui m'a valu quelques petits "problèmes" de compréhension : je me suis demandée qui était l'inspecteur Louise Monroe et si j'étais déjà censée la connaître... était-ce dû à ma mémoire parfois défaillante ? Je pense en fait qu'elle est apparue dans le deuxième tome, dont la lecture n'est pas nécessaire pour profiter de When will there be good news, mais ça peut aider.

Mon verdict : la magie de Kate opère toujours. L'intrigue est quand même moins prenante que dans la Souris bleue, mais les personnages sont vraiment très finement dépeints. Mention spéciale pour Louise Monroe, qui me fait mourir de rire, sans doute parce que je m'identifie un peu à son cynisme. J'aime tellement Jackson que j'aurais aimé le voir un peu plus peut-être...

Kate Atkinson entre définitivement dans mon mini panthéon perso, elle a ce petit je-ne-sais-quoi qui fait qu'un livre possède une saveur qui le rend reconnaissable et différent du lot.

jeudi 23 avril 2009

L'Elue, Lois Lowry


Après la mort de sa mère, Kira risque d'être expulsée du village, en raison de sa jambe déformée qui la rend inapte au travail, donc inutile à la communauté. Une seule chose la sauvera: son don pour la broderie. Le Conseil des Seigneurs lui offre tout le confort possible pour l'aider à accomplir sa mission, broder les motifs et les couleurs de la robe qui raconte l'histoire de son peuple.
Et citons l'éditer pour vous faire comprendre qu'il y a des rebondissements mais sans en dire trop : "Il lui faudra affronter d'inquiétantes et sombres énigmes pour percer le secret du bleu qui changera sa vie et le monde pour toujours."

Suite à une petite envie de roman jeunesse, me voilà embarquée dans l'Elue, dont j'avais lu nombre de critiques élogieuses il y a quelques années. En effet, ce roman, qui se lit vite pour des vieilles personnes comme nous (oui je vous inclus dedans), est fort sympathique. J'ai appris deux concepts à son propos : il s'agit d'une dystopie (c'est-à-dire le contraire d'une utopie pour faire court), dans un contexte de future-past society (bon, là, vous comprenez).

J'aime beaucoup les dystopies (d'ailleurs je vais utiliser ce mot dans toutes les phrases désormais), même avant de savoir ce que c'était, notamment le roman culte du genre, Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. J'ajouterais qu'il s'agit aussi, dans une moindre mesure peut-être, d'un roman d'apprentissage, car Kira découvre ce que sont la liberté, l'amitié et la solidarité.

Petits reproches: sans remettre en cause la qualité d'ensemble du roman, je pense qu'il ne faut pas y chercher trop de suspense. La suite de l'histoire se devine assez vite... Et les personnages sont tout de même tout gentils, ou tout méchants, mais pas entre les deux.

vendredi 10 avril 2009

L'Etrangleur de Cater Street, Anne Perry


Je voulais depuis longtemps essayer un roman de la collection Grands Détectives de 10/18, voilà qui est fait !

Londres, 1881. Jeunes filles de bonne famille, les trois soeurs Sarah, Charlotte et Emily, sont horrifiées d'apprendre les meurtres successifs de plusieurs femmes du voisinage, à deux pas de chez elles.

Alors que le policier en charge de l'enquête, l'inspecteur Pitt, exaspère les uns et les autres en posant des questions dérangeantes, Charlotte sort peu à peu des carcans de son éducation en évoquant des sujets peu convenables pour une jeune fille de son milieu.

J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre l'intrigue, qui est pleine de rebondissements, mais qui s'attarde aussi sur le point de vue de plusieurs personnages. La description de la bonne société victorienne est plutôt amusante, ainsi que les pétages de plombs familiaux qui révèlent des fêlures insoupçonnées chez chacun.

L'inspecteur Pitt a beaucoup de charme ! Et on le retrouve par la suite dans une vingtaine d'autres romans puisque l'Etrangleur de Cater Street n'est que le premier de la série (ce dont je me réjouis).

Petite anecdote: en consultant la page Wikipedia d'Anne Perry, j'ai appris qu'elle avait dans son adolescence, avec l'aide de sa meilleure amie, assassiné la mère de cette dernière. Le film Créatures Célestes a été tiré de cette histoire vraie. Plutôt étrange qu'une meurtrière écrive des romans policiers, non ? En y réfléchissant, le dénouement du roman est compréhensible si on compare avec l'histoire de l'auteur... Je n'en dis pas plus!

mardi 7 avril 2009

L'Attentat, Yasmina Khadra


Amine, médecin israélien d'origine arabe dans un hôpital de Tel-Aviv, vit avec sa femme Sihem dans une belle villa, et a de nombreux amis.

Un attentat se produit dans un restaurant de la ville. En arrivant à l'hôpital, Amine découvre avec horreur que sa femme fait partie des victimes, mais est également suspectée d'être le kamikaze. Amine, bouleversé, part alors à la recherche des causes qui ont poussé sa femme à commettre le pire.

Yasmina Khadra nous plonge dans l'absurdité d'un tel geste, incompréhensible au premier abord... Mais à mesure qu'Amine poursuit ses recherches, de nombreuses questions se posent, qu'il écarte d'un geste de la main, aveuglé qu'il est par la douleur de la perte et la colère : Amine recherche les coupables en retournant à Jérusalem, Béthléem, là où vit sa famille. Le simple fait d'être Arabe aurait-il dû l'empêcher de s'intégrer dans la société israélienne ? Ne trahit-il pas les siens en s'installant dans une vie confortable à Tel-Aviv ? Mais ceux qui décident de tuer, en prenant pour prétexte de défendre leur peuple, ont-il vraiment conscience de leurs actes ou sont-il simplement aveuglément guidés par des gourous sans pitié se servant de la religion pour justifier leur autorité arbitraire ?

Un thème complexe et fort, une noirceur accentuée par la chaleur étouffante du désert de Judée qu'on ressent en lisant ce très bon roman.

Ni d'Eve ni d'Adam, Amélie Nothomb


Me voici de retour après de petites vacances en France, pendant lesquelles j'ai eu l'occasion de lire un peu, en tout cas beaucoup plus que la moyenne de ces dernières semaines.

Le premier a été un vrai coup de cœur.

Pour remettre en contexte, j'ai presque tout lu de Nothomb, j'en ai adoré certains, comme Stupeurs et Tremblements ou Les Catilinaires. Les autres, je ne les ai pas détestés mais je trouve qu'ils s'oublient presque aussi vite qu'ils se lisent souvent... Pourtant, je continue à lire tout ce que je trouve d'elle. En revanche, je n'achète rien : 18€ pour à peine une heure de lecture, je trouve ça exagéré.

Ni d'Eve ni d'Adam ne plaît peut-être pas aux fans de Nothomb, parce que le thème qu'il aborde est un peu moins froid, moins original que les autres : la narratrice de ce roman très largement autobiographique nous raconte son histoire avec Rinri, un jeune Japonais rencontré lors de cours de français qu'elle donne à Tokyo.

De ce couple belgo-japonais naissent bien sûr beaucoup d'incompréhensions, de malentendus, beaucoup de découvertes. J'ai souvent souri, et parfois vraiment éclaté de rire: certains passages ont vraiment trouvé des échos dans ma (très petite) expérience de la culture japonaise, et le personnage de Rinri est adorable, à sa manière. Ne vous attendez pas à un Edward Cullen, non, rien de ça, mais il a un petit truc qui fait qu'on a envie de le prendre dans ses bras (j'espère que je n'ai pas l'air trop niaise là ?). Et, chose assez rare chez moi, j'ai presque eu les larmes aux yeux en refermant ce livre, ce qui est encore plus significatif que de pleurer à chaudes larmes je trouve : toute l'émotion reste à l'intérieur.

Je sais que tout le monde n'apprécie pas Nothomb, mais ce roman m'a définitivement convaincue que malgré quelques romans décevants, je l'aime ! Et il a aussi contribué à une image plus réelle (mais un auteur est-il vraiment honnête dans un roman autobiographique? Rousseau, le pacte autobiographique, le bac français, tout ça ;) )de la romancière, qui perd peut-être un peu en mystère mais gagne en humanité.