mardi 25 août 2009

Le maître des illusions, Donna Tartt




Un livre terminé, quelques jours à passer à Paris sans internet, il n'en fallait pas plus pour que je termine chez Gibert, évidemment... Je pourrais faire semblant d'être raisonnable, mais là, imaginez-vous plus RIEN à lire pendant 3 jours !!!

Je devais y remédier... et le Maître des Illusions m'a fait de l'œil dès mon arrivée au rayon poches !

La quatrième de couverture qui décrit "un jeune boursier californien" qui "découvre un monde insoupçonné de luxe, d'arrogance intellectuelle et de sophistication, en même temps que l'alcool, la drogue et d'étranges pratiques sataniques". Ce serait à la fois sous-estimer et mal comprendre ce roman, qui est bien plus que ce que cette ouverture racoleuse. Disons plutôt qu'il s'agit en effet d'un jeune boursier californien, qui, en arrivant dans une université du Vermont, découvre un groupe très particulier d'étudiants. Le professeur de grec ancien n'accepte en effet qu'un nombre très réduit d'élèves, qui ne se mêlent jamais aux autres étudiants, ne vont jamais aux soirées et préfèrent passer leur temps libre entre eux.

Ils communiquent entre eux en grec, multiplient les citations d'auteurs antiques et ne s'intéressent pas vraiment au monde contemporain.

Sous ces airs de solidarité et d'amitié quasi-fraternelle se cachent la cruauté et l'égoïsme de ces jeunes, qui les amènent à commettre des actes terribles.


Ce roman est extrêmement précis dans ses descriptions de la psychologie des personnages. L'isolement de ce groupe d'étudiants est tel que les actes pervers qu'ils imaginent avec la plus grande froideur leur semblent presque aller de soi, comme s'il n'y avait pas d'autre solution. Je n'ai ressenti aucune pitié ou empathie pour la situation des personnages (je veux dire "après"...), ce qui m'a un peu gênée, mais peut-être était-ce normal ? Aucun n'est particulièrement attachant, sauf peut-être Camilla, mais là encore, c'est assez compréhensible puisqu'ils sont finalement des personnes plutôt désagréables...

Reste une ambiance incroyable, qu'on retrouve rarement ailleurs, malsaine et pesante, dans un roman qui prend son temps.

Ah, et un petit détail de traduction, très petit, mais qui m'a chiffonnée en fait... Quand on emmène le neveu du Bunny au McDonald's, on lui fait manger un Menu Bonheur... un MENU BONHEUR ???? Le livre a été traduit en 1994, donc je pense qu'on aurait vraiment pu dire "Happy Meal", tout le monde aurait compris... Bon, je suis sans doute un peu trop pointilleuse mais ça m'a agacée !

Quant à la description du campus américain, j'imagine qu'il est plutôt juste puisque l'auteur a elle-même fréquenté une université du Vermont. Pour l'anecdote, il est signalé dans le livre que Donna Tartt était à l'école avec Bret Easton Ellis, et qu'il l'a encouragée à poursuivre son manuscrit...

14 commentaires:

Maribel a dit…

Il fera partie de ma PAL très bientôt!

Leiloona a dit…

C'est vrai que les personnages sont si bien décrits qu'on a l'impression de les connaître, de faire partie de leur groupe !
Je viens de le finir, et j'ai été déçue ...

Karine:) a dit…

C'est un livre que j'ai vraiment beaucoup aimé... je ne m'attendais à rien quand je l'ai lu, à sa sortie alors je suis totalement entrée dans ce petit groupe et dans cette atmosphère! Et oui, le menu bonheur, c'est pas fort!!!

cocola a dit…

@Maribel : viens donc rejoindre le trèèèès grand cercle de blogueuses qui l'ont lu !

@Leiloona : Ben oui, l'auteur est quand même très forte pour nous mettre dans l'ambiance.

@Karine : voilà pourquoi je devrais toujours tout lire en VO !

Pierre-Louis a dit…

Un menu bonheur... En français, ça sonne bizarre en effet. Respirer le bonheur dans un fast food, beurk... ;-)

Manu a dit…

J'ai adoré ce roman il y a 15 ans et l'ai relu à plusieurs reprises ! Il est culte pour moi. Par contre, ce menu bonheur ne m'a pas choqué à l'époque mais il faut dire que je ne fréquentais pratiquement pas les fast food (aujourd'hui encore moins mais à l'époque on devait aller à la capitale pour y manger ;-) )

Lou a dit…

Toujours pas lu, et je l'ai depuis 5 ans ! Il m'a fait envie au moment où je l'ai acheté mais depuis je n'ai jamais eu envie de le sortir de ma PAL, il passe toujours après d'autres romans... il faudrait vraiment que j'y remédie !

cocola a dit…

@Pierre-Louis : mais si mais si, Ronald rend les enfants heureux :)

@Manu : oui, peut-être que le traducteur n'avait jamais mis les pieds dans un McDo ?

@Lou : et la lecture commune ne t'a pas convaincue ? tsss tsss... Moi il est resté environ 5 ans dans ma LAL...

Allie a dit…

C'est l'un de mes livres préférés! :)

(Ici le menu pour enfant s'appelle un "joyeux festin")

Keketteland a dit…

Oui le Menu Bonheur a été le coup fatal à cette traduction plus que minable :)
Je pense sérieusement écrire à ce M. Alien, qui n'a pas fait du bon travail du tout haha, surtout concernant les dialogues...

Enfin bon, à part ça, très bon livre, à recommander hihi

cocola a dit…

@Alex: ah bon, on est bien d'accord sur la traduction alors ! Je me demande parfois si je ne suis pas un peu trop exigeante...

La Nymphette a dit…

En effet, le "menu bonheur" m'a tué, il y avait aussi d'autres coquilles. Mais malgré cela, ça reste un excellent roman!

cocola a dit…

@La Nymphette : ben oui je trouve que ça gâche un peu la lecture les coquilles comme ça, ou erreurs de traduction... m'enfin bon.

Luna a dit…

Je dois dire que je ressors de ma lecture du Maître des illusions un peu déçue : l'histoire m'a bien plu, le monde un peu noir et cynique aussi, les personnages étranges également (sauf Richard mais bon)... mais j'ai détesté l'écriture de Donna Tartt : pour être virtuose de l'écriture, elle l'est, mais la simplicité ne fait pas de mal ! 700 pages de détours et de chichis sans fin m'ont un peu laissée sur le côté de la route...
Dommage l'histoire était sympa' !