vendredi 26 décembre 2008

Le roman des Jardin, Alexandre Jardin


Un roman qui avait pas mal fait parler de lui lors de la rentrée littéraire 2005.

Habituée à des romancettes légérement mièvres - quand je dis habituée, je veux tout simplement dire que j'avais lu l'Ile des Gauchers en m'ennuyant, il faut bien le dire, et à grands coups de soupirs exaspérés, le Roman des Jardin m'a surprise.

L'auteur y révèle qui il est vraiment, ou plutôt qui étaient les Jardin, en recherchant ce qu'il y a de Jardin en lui : et si toutes ces bluettes qui ont fait son succès n'étaient que mensonges, s'il était un Jardin jusqu'à la (double)rate, fait pour le bonheur polygame et condamné à ne jamais pouvoir vivre comme les ennuyeux gens normaux ?

Alexandre Jardin nous raconte donc ses souvenirs, parmi sa grand-mère, qui considérait comme son devoir d'accueillir sous son toit les ébats des couples illégitimes, son grand-père le Nain Jaune, à la morale irréprochable qui faisait transiter par la Suisse des valises remplies de billets destinés au financement de divers partis politiques, et d'autres oiseaux rares de passage...

Quelques anecdotes amusantes, des personnages farfelus, le livre en soi n'est pas désagréable à lire et je me suis même sentie soulagée que Jardin ne fasse pas trop d'Alexandre mais plus du Jardin (si je puis dire...), quelques scènes trqsh même !

Pourtant, même si certains passages évitent l'écueil people en ne citant aucun nom, ce n'est pas le cas à chaque fois et j'ai eu l'impression générale qu'Alexandre Jardin cherchait à faire du "sulfureux", des choses à raconter sur les plateaux télé quand il ferait sa promo.... Un peu facile.

D'autant plus que si le livre s'intitule le Roman des Jardin, il s'agit bien d'un roman et non de mémoires, de confessions ou d'une pure autobiographie.

Or pour un roman, il faut une construction, une histoire, un but, ou au moins un des trois, quelque chose pour le faire tenir, et c'est un peu, selon moi, ce qu'il manque ici... Si fil conducteur il y a, ce serait peut-être la recherche d'identité de l'auteur, qui n'est franchement pas passionnante... Un peu lourde à certains moments.

Dit comme ça, ça a l'air d'un paquet de critiques mais il y a aussi des choses amusantes dans ce roman... Pas assez pour en faire un bon roman, je crains...

Noyeuses fêtes !

Entre Noël et le Nouvel An, je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année, sous la pluie, la neige ou au soleil pour les chanceux !

mercredi 10 décembre 2008

Magnus, Sylvie Germain


Magnus, c'est le nom d'un ours en peluche, celui d'un petit garçon qui grandit en Allemagne à la fin des années 30/ début des années 40.

Ce garçon va grandir et se rendre compte que l'histoire qu'il croyait être la sienne n'est qu'un mensonge inventé par des adultes trop coupables pour lui révéler la vérité.
Que reste-t-il quand sa propre identité n'existe plus ? Pas grand chose, et c'est ce qui fait de ce garçon, puis cet homme, un individu sans racine. Ses pas vont le mener en Angleterre, au Mexique, en Autriche ou encore aux Etats-Unis...

Je n'en révèle pas plus parce que ce serait vous gâcher le plaisir de la lecture.
Magnus est un personnage réellement attachant, dont l'histoire est vraiment plaisante à lire, même si règne sur les pages une sorte de nostalgie... ou mélancolie peut-être, parce qu'au fond Magnus ne cesse jamais de chercher qui il est, même s'il passe parfois par des chemins très indirects.

Pour être franche, je m'attendais à un roman un peu ennuyeux, et je me suis bien trompée. Je l'ai trouvé incroyable de justesse. Ca va peut-être faire hurler certains, mais à certains moments, l'atmosphère du roman m'a rappelé Au-dessous du volcan, de Malcolm Lowry. Les passages au Mexique notamment, ce qui est logique puisque l'action de ce dernier s'y situe également.

Au final, malgré un thème grave, pas de leçons de morale ou d'histoire : simplement l'histoire d'un homme.
Un coup de coeur, définitivement.

jeudi 4 décembre 2008

Madame Bâ, Erik Orsenna


Livre choisi totalement au hasard parmi ceux qu'on pouvait me prêter...

Madame Marguerite Bâ a grandi auprès d'un père quasi-ingénieur et d'une mère traditionniste, s'est mariée avec un beau Peul, est devenue institutrice puis inspectrice de l'Education Nationale malienne après avoir élevé 8 enfants et travaillé au co-développement.
Mais les enfants et les petits-enfants de Madame Bâ sont tous atteints de l'étrange "maladie de la boussole", cette maladie qu'elle ne comprend pas, qui les pousse à regarder, fascinés, la télévision française et à ne rêver que d'une chose : un visa et un aller simple pour Paris, ou plutôt Montreuil ou Villiers-le-Bel.

Mais le jour où son petit-fils Michel lui est enlevé pour aller jouer au football en France, Madame Bâ doit demander un visa pour aller chercher. En remplissant son formulaire, elle raconte alors sa vie, parce que les questions qui ne s'intéressent qu'à des morceaux ne peuvent pas reconstituer l'unité de la vie d'une femme africaine.

J'ai beaucoup aimé le début, l'enfance de Marguerite, et bien que ne connaissant pas du tout le Mali, j'ai trouvé qu'Erik Orsenna, qui y a passé un certain temps, rendait très bien compte de l'ambiance, des traditions et de liens familiaux. Pourtant, la lassitude est venue après environ 300 pages (le roman en édition poche en compte 500 en tout). Ce n'est malgré tout pas un mauvais roman, loin de là, et j'ai trouvé que la fin rattrapait un peu mes précédents impressions.
Le thème est intéressant et la construction originale : Madame Bâ nous raconte sa vie au fil des questions du formulaire de demande de visa. C'est un personnage très attachant, et on ne peut pas en dire autant des quelques autres, Français ou Maliens, car il y a la même proportion de pourris dans les deux camps...
J'ai en fait préféré la première partie qui se rapprochait un peu des contes, à la suite qui est beaucoup plus terre-à-terre, mais pas moins intéressante... Mais j'ai appris des choses et j'ai une vision je l'espère un peu plus juste de l'Afrique qui n'est pas si présente que ça dans la littérature française...

mercredi 19 novembre 2008

Wish you were here, Mike Gayle


Il me semble qu'aucune traduction française n'existe... Si je me trompe, corrigez-moi !

L'histoire : Charlie, la trentaine déjà un peu avancée, vient de se faire larguer par sa petite amie, Sarah, après 10 ans passés ensemble. Son meilleur ami, l'infatigable mais très fatigant Andy, lui propose de passer des vacances au soleil pour oublier Sarah et profiter de son nouveau statut de célibataire. A la grande surprise de Charlie, leur ami Tom, pourtant bien plus sage qu'Andy, les rejoint.
Les trois amis vont passer une semaine en Grèce, dans un club dédié aux 18-30 ans, catégorie à laquelle ils n'appartiennent plus depuis déjà quelques années...

Non, ne me dites pas "encore de la chick lit" puisqu'il s'agit de garçons !
Bon, pour être franche, je n'ai pas détesté cette lecture qui fait beaucoup de bien après une journée très éprouvante, mais je l'ai trouvée encore plus mièvre que la plupart des romans chick lit que j'ai déjà lus...

Pour ceux qui connaissent la série How I met your mother, Charlie, le héros, ressemble beaucoup à Ted de HIMYM... C'est-à-dire : pas antipathique, mais un peu lourd et relativement agaçant. Inutilement fleur bleue, ridiculement maniéré, franchement, au bout d'un moment, il m'a gonflée, je ne peux pas l'exprimer autrement... Le personnage de Tom m'a semblé vide, Andy, trop caricatural et pourquoi cette fin ???

Léger donc, mais trop léger. Je ne le proscris pas mais si vous avez mieux à lire, passez votre chemin...

vendredi 14 novembre 2008

Défi Blog-o-Trésors !

J'attendais la fin de l'année avec impatience... meuuuh non pas pour la pile de livres du pied du sapin (hum hum)... non, pas pour retrouver la bonne nourriture française (la bouffe anglaise c'est pas si horrible qu'on le dit... bon en fait si)....

Vous l'avez deviné chers amis (grâce à mon titre explicite il faut bien le dire, je vous ai un peu aidés!) : pour pouvoir participer à pleiiin de challenges !
Je suis en effet entrée un peu trop tard dans la blogosphère littéraire pour me frotter à ceux de 2008... 2009, me voici !

Première occasion de se contraindre : le Blog-o-trésors de grosminou !
D'ailleurs je ne sais pas si vous avez remarqué ou si la comparaison vous est déjà venue à l'esprit, mais nous sommes un peu l'OULIPO des bloggeurs... Nous aussi, comme Georges Perec, nous nous imposons des contraintes...
Oui, ok, c'est un peu plus dur d'écrire un livre sans la lettre "e" que de lire 4 livres parmi une liste énorme... Tout le monde ne peut pas être Georges !

Je m'égare, je m'égare, mais voici les règles : choisir 10 livres qu'on a adorés ou qui nous ont marqués. Grosminou va réunir les titres de chacun, et chaque participant devra en lire au moins 4 de la liste !
Simple, mais efficace.

Voici donc ma liste :
1. Quand l'empereur était un dieu, Julie Otsuka. Je l'avais lu en octobre, court, émouvant, ça me ferait très plaisir de le faire découvrir à encore plus de monde.

2. Germinal, Emile Zola. Je l'ai lu plus jeune, j'ai adoré.

3. La confusion des sentiments, Stefan Zweig. Une révélation. S'il fallait n'en choisir qu'un, ce serait peut-être celui-là.

4. La peste, Albert Camus. Parce qu'Albert, je t'aime !

5. Quand j'étais soldate, Valérie Zenatti. Parce qu'en Israël, le service militaire est obligatoire pour garçons ET filles, à 18 ans, pour deux années entières. Passionnant et émouvant. Publié en jeunesse mais je pense que l'intérêt dépasse le cercle des ados.

6. Les cerfs-volants de Kaboul, Khaled Hosseini. Je ne savais presque rien sur l'Afghanistan à part les clichés des talibans... Choquant, mais essentiel.

7. La ferme des animaux, George Orwell. Très facile à lire en VO aussi.

8. Ne le dis à personne, Harlan Coben. Fait rare : j'ai adoré le livre ET le film. Rien à voir avec le fait que ce soit Guillaume Canet qui l'ait réalisé bien sûr. Pour le roman : depuis que je l'ai lu, je trouve que tous les polars sont fades. C'est dire.

9. Ensemble c'est tout, Anna Gavalda. Long, mais se lit très facilement. Un peu de douceur pour les mois de grisaille...

10. Novecento : pianiste, Alessandro Baricco. Sublime.

Voici ma liste, je transmets le lien de ce billet à grosminou qui se charge du gros boulot... et j'attends début 2009 pour choisir 4 livres dans la liste énorme je l'espère !

J'en profite pour remercier Pascale grâce à qui j'ai découvert ce défi.

jeudi 6 novembre 2008

L'affaire Jane Eyre, Jasper Fforde


Me voilà donc enfin de retour...
Je vous explique la situation : j'étais en pleine lecture de What came before he shot her, d'Elizabeth George (Anatomie d'un crime en français). Il fait plus de 600 pages, comme souvent avec cette auteure, et je le lisais en VO, donc ça me prenait un peu plus de temps...
Je ne sais pas si certains d'entre vous ont testé, mais ce roman est très...noir. Je pensais avoir affaire à un roman policier, en fait pas tellement. Je ne vous en dis pas trop parce que j'en reparlerai sans doute prochainement, mais basically : Londres, la misère sociale, les adolescents délinquants, tout le malheur du monde réuni en un livre. Pourquoi pas, je ne m'attends pas à Bienvenue chez les Bisounours à chaque page, mais je vis à Londres, en plein automne, il fait nuit à quatre heures de l'après-midi et il pleut le dimanche soir, alors les romans trop déprimants... Peut-être plus tard !

Bref, après m'être bien étalée sur la raison pour laquelle j'ai fait une pause sur Elizabeth George, je vais vous parler de l'Affaire Jane Eyre, de Jasper Fforde. J'en avais tellement entendu parler, comment y résister ? En plus la couverture (poche) est assez originale pour me donner envie...
Verdict : léger, amusant et plein d'action, avec des clins d'œil littéraires sympathoches. Est-ce bien la peine de vous résumer ?

Pour synthétiser :
Mr & Mrs Smith + Jane Eyre + Bridget Jones = l'Affaire Jane Eyre.

Le monde inventé par Fforde (qui à ma grande surprise s'avère être un homme, vous me direz, Jasper c'est pas franchement un nom de fille mais bon BREF j'ai pas fait attention au début) se révèle complètement fantaisiste, des brigades littéraires à l'oncle de l'héroïne et ses machines délirantes (l'écran de veille rétinien pour reposer ses yeux), j'ai beaucoup aimé ce nouvel univers.
Un peu comme des petites vacances au mois de novembre.

Un de ces jours, je compte bien retourner dans le monde de Thursday Next, détective intrépide au service de la littérature...
Je vais d'ailleurs de ce pas lire les commentaires de mes amis bloggeurs sur la suite de ses aventures... n'hésitez pas à me donner vos avis !