mercredi 10 juin 2009

Past Imperfect, Julian Fellowes





Après des années passées sans avoir entendu parler de lui, le narrateur reçoit une lettre de Damian Baxter. Celui-ci le prie de se rendre à son chevet immédiatement; mourant, il aimerait savoir qui héritera de son immense fortune. Célibataire, Damian a reçu il y a de ça vingt ans une lettre anonyme suggérant qu'une de ses conquêtes de jeunesse ait eu un enfant de lui... Il charge donc le narrateur de mener l'enquête et de dévoiler l'identité de cet enfant.

Résumé un peu foireux j'ai l'impression, vous m'excuserez ! L'auteur, Julian Fellowes, est scénariste pour le cinéma, ce qui m'a un peu étonnée, car le roman n'est pas du tout écrit comme un film. Très structuré, le livre se compose d'autant de parties que d'héritiers potentiels, et surtout de femmes que Damian a aimées.

Les flash-backs nous entraînent vers la Saison de 1968 (the Season en anglais, vous aurez peut-être deviné), les événements semi-mondains comme les bals et les courses à Ascot. So British donc, et ça c'est assez délectable, on s'imagine bien boire une tasse de thé avec les vieilles dames.

Mais Damian, dont les parents ne sont pas de ce milieu, n'est pas vraiment le bienvenu à ces fêtes, malgré son charisme et son charme, on lui fait bien comprendre qu'il ne s'intégrera jamais vraiment. Lui oscille entre le désir de faire partie de ce qu'il croit être une grande famille, et le rejet d'un monde vieillissant qui n'évolue pas avec son temps.

Ce roman n'est pas un page-turner, pas d'action à chaque page, mais il pousse à la réflexion sur le déclin de l'aristocratie anglaise qui n'a pas vraiment vu venir les changements des années 60, tant sur le plan culturel (liberté sexuelle, toussa toussa) qu'économique (ils considéraient encore comme vulgaire le fait de travailler, alors même que les banquiers de la City se préparaient à des jours de gloire dans les décennies qui ont suivi).

Surtout, il évoque le temps qui passe avec une mélancolie douce bien qu'un peu cruelle quelquefois.

Aucun commentaire: