lundi 31 août 2009

Les exilés de la mémoire, Jordi Soler


Comme des centaines de milliers de républicains, Arcadi doit fuir l'Espagne lorsque Franco prend le pouvoir. Après dix-sept mois passés dans un camp surveillé par l'armée française à Argelès-sur-Mer, il réussit à gagner le Mexique.

Son petit-fils ethnologue s'intéresse à son histoire, et se surprend petit à petit à retracer le parcours d'Arcadi, entre la France, l'Espagne, et le Mexique. Il découvre que le passé de son grand-père n'est pas forcément le même que ce que raconte les souvenirs familiaux officiels...

Ce roman traite du destin des exilés qui ont rêvé pendant des décennies de la chute du régime, nés espagnols mais progressivement devenus mexicains, sans s'en rendre compte.

C'est un roman riche, plein de couleurs et de sensations, qui dépeint une facette du Mexique qu'on rencontre rarement dans les romans.

Mais c'est aussi un roman historique passionnant, qui évoque le sort malheureusement très peu connu des républicains exilés ; on y rencontre l'admirable personnage de l'ambassadeur mexicain en France, qui a tout fait pour sauver un maximum d'opposants au régime franquiste en les cachant dans des chambres d'hôtels de la France occupée, et en affrétant des bateaux pour les envoyer en Amérique latine, où ils seraient en sécurité.

Un livre incroyable... Ne vous laissez pas influencer par la couverture toute simple : ce pourrait bien être mon number one de l'année 2009 - à égalité avec l'Histoire de l'Amour ! (et pour l'instant...)

Pour en savoir un peu plus, lisez la très intéressante interview de l'auteur sur lelitteraire.com

mardi 25 août 2009

Le maître des illusions, Donna Tartt




Un livre terminé, quelques jours à passer à Paris sans internet, il n'en fallait pas plus pour que je termine chez Gibert, évidemment... Je pourrais faire semblant d'être raisonnable, mais là, imaginez-vous plus RIEN à lire pendant 3 jours !!!

Je devais y remédier... et le Maître des Illusions m'a fait de l'œil dès mon arrivée au rayon poches !

La quatrième de couverture qui décrit "un jeune boursier californien" qui "découvre un monde insoupçonné de luxe, d'arrogance intellectuelle et de sophistication, en même temps que l'alcool, la drogue et d'étranges pratiques sataniques". Ce serait à la fois sous-estimer et mal comprendre ce roman, qui est bien plus que ce que cette ouverture racoleuse. Disons plutôt qu'il s'agit en effet d'un jeune boursier californien, qui, en arrivant dans une université du Vermont, découvre un groupe très particulier d'étudiants. Le professeur de grec ancien n'accepte en effet qu'un nombre très réduit d'élèves, qui ne se mêlent jamais aux autres étudiants, ne vont jamais aux soirées et préfèrent passer leur temps libre entre eux.

Ils communiquent entre eux en grec, multiplient les citations d'auteurs antiques et ne s'intéressent pas vraiment au monde contemporain.

Sous ces airs de solidarité et d'amitié quasi-fraternelle se cachent la cruauté et l'égoïsme de ces jeunes, qui les amènent à commettre des actes terribles.


Ce roman est extrêmement précis dans ses descriptions de la psychologie des personnages. L'isolement de ce groupe d'étudiants est tel que les actes pervers qu'ils imaginent avec la plus grande froideur leur semblent presque aller de soi, comme s'il n'y avait pas d'autre solution. Je n'ai ressenti aucune pitié ou empathie pour la situation des personnages (je veux dire "après"...), ce qui m'a un peu gênée, mais peut-être était-ce normal ? Aucun n'est particulièrement attachant, sauf peut-être Camilla, mais là encore, c'est assez compréhensible puisqu'ils sont finalement des personnes plutôt désagréables...

Reste une ambiance incroyable, qu'on retrouve rarement ailleurs, malsaine et pesante, dans un roman qui prend son temps.

Ah, et un petit détail de traduction, très petit, mais qui m'a chiffonnée en fait... Quand on emmène le neveu du Bunny au McDonald's, on lui fait manger un Menu Bonheur... un MENU BONHEUR ???? Le livre a été traduit en 1994, donc je pense qu'on aurait vraiment pu dire "Happy Meal", tout le monde aurait compris... Bon, je suis sans doute un peu trop pointilleuse mais ça m'a agacée !

Quant à la description du campus américain, j'imagine qu'il est plutôt juste puisque l'auteur a elle-même fréquenté une université du Vermont. Pour l'anecdote, il est signalé dans le livre que Donna Tartt était à l'école avec Bret Easton Ellis, et qu'il l'a encouragée à poursuivre son manuscrit...

vendredi 21 août 2009

Millénium 3 - La reine dans le palais des courants d'air, Stieg Larsson


Troisième et dernier tome de Millénium - décidément, c'était l'été des séries pour moi !

Impossible de donner le moindre résumé, sous risque de transformer le billet en spoiler géant, même si je doute que quelqu'un n'ayant pas lu les deux premiers s'intéresse à ce post...
Point positif d'ailleurs : la quatrième de couverture recommande d'emblée de ne pas lire la suite si on veut garder le suspense autour de ce dernier tome. Pour une fois qu'on nous avertit ! (même si c'était assez évident étant donné la fin pleine d'interrogations de La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette)

Est-ce simplement le fruit du hasard ou les fins de séries sont-elles condamnées à me décevoir ? Car, comme avec Breaking Dawn, je suis partagée.

Il m'a fallu du temps pour rentrer dans l'histoire alors que c'était presque immédiat les deux premières fois : le début est long, très long, il se passe un temps fou avant qu'un peu d'action arrive, et ce n'est qu'aux alentours de la page 300 que je n'ai plus eu à me forcer pour continuer !

Mais certaines scènes en valaient la peine, notamment le procès et un mini-rebondissement inattendu à la fin. Toutefois, le but des personnages est principalement de faire éclater la vérité que nous connaissons déjà... pas donc de thriller haletant comme pour le numéro 2 où nous étions dans la même situation que Blomkvist, c'est-à-dire dans l'incertitude.

Je termine donc la trilogie avec un léger sentiment de déception...
Grominou a l'air d'être de partager mon avis, tandis que Maribel est un peu plus convaincue.

dimanche 16 août 2009

Breaking Dawn, Stephenie Meyer


Le quatrième et dernier tome... enfin !

On avait quitté Bella et Edward après leurs fiançailles, le début est donc assez gentillet, jusqu'à ce que QUELQUE CHOSE arrive. (oui, je ne veux pas non plus en dire trop au cas où les rares personnes ne l'ayant pas lu passent par ici...)

Heureusement que j'avais lu les trois autres tomes, que j'avais eu le temps de m'attacher aux personnages, parce que quand on y réfléchit deux minutes, on pourrait presque rire de l'intrigue tellement les événements sont improbables... Bon, en même temps, une histoire de vampires ça n'est pas tellement fait pour coller à la réalité. Mais quand même...

Et pour tout dire, j'ai été un peu déçue : des passages intéressants sont écourtés, et d'autres sont un peu longuets, on attend l'action, on attend, on attend... J'ai bien cru que Meyer nous faisait un remake du Désert des Tartares !

Pour résumer, mon favori sera le number three !

vendredi 14 août 2009

American Wife, Curtis Sittenfeld


Allongée aux côtés de son mari dans le lit conjugal de la Maison Blanche, la femme du président américain revient sur les événements de sa vie, depuis son enfance à Riley, petite bourgade du Wisconsin, jusqu'à sa rencontre avec Charlie Blackwell dans les années 70, et leur ascension au pouvoir ces quinze dernières années.

Si j'avais su dès le début que cette First Lady de fiction s'inspirait très largement de Laura Bush (la femme de George W.), je n'aurais sans doute jamais ouvert ce roman. Et pourtant... Les points communs entre Alice Blackwell, héroïne de ce roman, et l'épouse Bush sont bien sûr intéressants, mais ne vous arrêtez surtout pas à ce détail : il s'agit avant tout d'un grand roman.

Ce que j'aime chez Curtis Sittenfeld, déjà auteur de Prep (traduit en français sous le titre Campus) et de The Man of my Dreams (non traduit il me semble), c'est la justesse incroyable de ses mots, que j'ai rarement rencontrée chez d'autres auteurs. Ce qu'elle décrit est tellement vrai que c'en est parfois presque gênant. Elle peut évoquer les premiers émois adolescents ou la première rencontre avec les beaux-parents, sans concession, de manière très sincère et souvent touchante.
Ses personnages sont quant à eux extraordinaires, là encore de justesse, mais aussi d'humanité.

Ici, on ne peut qu'être touché par cette femme modeste mais très intelligente, qui est parfois tiraillée entre l'envie d'exprimer ses propres opinions et le souci de rester loyale envers son mari.

Lisez, lisez, lisez ce roman ! Il n'est pas encore traduit, mais si vous avez l'occasion de le lire en VO, ça vaut la peine de ne pas attendre...

Pour celles et ceux qui sont tentés, j'avais beaucoup aimé Prep, son premier roman qui a pour personnage principale une jeune boursière débarquant dans une prep school (internat de luxe préparant aux meilleures universités américaines). Un premier roman qui a ses défauts et qui n'atteint pas le niveau d'American Wife, mais qui est très bon quand même.

mardi 11 août 2009

Proposition de lectures communes...

En me promenant chez Kalistina, j'ai pris connaissance d'une proposition, tout à fait décente rassurez-vous, faite par cette jeune demoiselle ainsi que deux autres blogueuses...

Le principe : des lectures communes, comprenant pour l'instant Le Maître des Illusions, de Donna Tartt, (billets prévus pour le 25 août), Le Lion, de Joseph Kessel, et Le Prince, de Machiavel à des dates ultérieures.

Par le plus grand des hasard, j'avais justement dans ma PAL le Maître des Illusions, je participe donc !

N'hésitez pas à passer chez Kalistina pour un peu plus de détails.

Rendez-vous le 25 août !

lundi 10 août 2009

Le goût du chlore, Bastien Vivès


Chose qui ne m'arrive que TRES rarement : j'ai lu une bande dessinée ! Et récente en plus... j'attends vos félicitations !

Je l'ai entr'aperçue par hasard et ce sont quelques billets lus ça et là qui m'ont décidée.

Pour soigner sa scoliose, un ado décide de se rendre à la piscine, où il rencontre une fille, très bonne nageuse. Au milieu du chlore, ils apprennent doucement à se connaître... Je découvre totalement Bastien Vivès, puisque je suis une vraie novice en matière de BD. Pudique, sensible, j'ai beaucoup apprécié cette lecture.

Une fin un peu énigmatique cependant...

Parmi les avis qui m'ont influencée, celui d'Enna, qui dit des choses très justes sur l'album, et celui de Florinette, qui est d'accord avec moi sur la fin !

samedi 8 août 2009

La petite fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, Stieg Larsson - Millénium t.2




Comme j'aime bien me compliquer la vie, j'ai choisi le moment de l'année où j'avais le plus de déplacements à faire pour prendre avec moi un livre TRÈS lourd... Pas la meilleure idée que j'ai eue, mais je voulais vraiment lire la suite des aventures de Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander. Je ne regrette rien (bon, d'accord, mon épaule un peu endolorie, elle, s'en souvient, mais ce n'est pas seulement la faute du livre... aussi de celle de ses amis que je me suis procurée au cours de mon voyage... aussi de celle de mes milliards de stylos qui semblent pourtant avoir disparu dès que j'ai besoin d'eux...).

Bien sûr, je ne m'attendais pas à autre chose qu'un roman passionnant, et je n'ai absolument pas été déçue : le tome 2 est encore plus intense que le premier, même s'il faut du temps pour que l'action à proprement parler débute - mais, cette fois encore, ce n'est absolument pas dérangeant.

Larsson a vraiment créé d'excellents personnages - non seulement les deux principaux protagonistes, mais aussi Erika Berger, par exemple, en journaliste mûre et compétente. C'est un réel plaisir de retrouver Lisbeth, qui est ici placée au centre de l'intrigue, mise en danger beaucoup plus gravement que dans le premier roman.

J'ai fini très vite ce livre, malgré sa longueur, et, chose qui ne m'arrive que très rarement, les personnages me manquaient presque en le refermant. (C'est grave docteur ?)

Je lirai probablement très bientôt le troisième et dernier tome, d'autant plus que la fin du numéro 2 donne envie d'en savoir plus, contrairement au numéro 1, après lequel on pouvait presque s'arrêter, puisque pas de cliffhanger...

lundi 3 août 2009

Délivrez-moi !, Jasper Fforde



Il s'agit du deuxième volet des aventures de Thursday Next, détective littéraire dans un monde où la guerre de Crimée n'est pas finie, où les animaux de compagnie sont des dodos, et où certains personnages de livre sont des délinquants passant d'un roman à un autre sans aucun scrupule...

Je reste charmée par les pérégrinations de Thursday qui me font toujours autant rire : c'est plein d'imagination, loufoque à souhait ! J'imagine que je perds quand même beaucoup en jeux de mots en le lisant en VF...

Dans ce tome, Thursday rencontre les personnages de la Jurifiction, afin d'apprendre à voyager à l'intérieur des livres. Elle y croise Miss Havisham, des Grandes Espérances de Dickens, le Chat d'Alice au pays des Merveilles... Et c'est là que je me dis que je DOIS lire Dickens, auteur encore inédit pour moi !

Je dois avouer en revanche que j'ai eu du mal à suivre l'intrigue dans tout ses détails, notamment l'histoire des coïncidences, mais ça ne vient peut-être que de moi (trop d'inattention?). Et il y a un gros MAIS : j'ai été très frustrée par le dénouement !