lundi 11 août 2008

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee

Voilà bien longtemps que j'entendais parler de ce roman, publié en 1960. Le titre ne m'inspirait pas trop... et puis il faut croire que j'ai l'esprit de contradiction, parce que généralement, ce que tout le monde me conseille, j'attends quelques années avant de le lire...
Et puis avec un titre pareil, je me disais que ça devait être un polar sombre des années 50....ce qu'il n'est pas du tout, soit dit en passant pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu, et je n'avais pas imaginé une seule seconde que l'auteur puisse être une femme. N'y voyez aucun sexisme, juste le prénom qui m'a induite en erreur !

Et puis quand j'ai vu le film Truman Capote, avec Philip Seymour Hoffman, j'ai adoré le personnage de Harper Lee - et j'ai appris à ce moment-là que c'était une femme. Mystérieuse, discrète mais séduisante (jouée par la belle Catherine Keener)... et c'est sans doute une raison stupide, mais c'est ça qui m'a réellement donné envie de le lire !

La narratrice, Scout Finch, 6 ans, nous raconte son quotidien dans le Deep South américain, le mystère de la maison d'en face, dans laquelle le fils des voisins est enfermé depuis des années... la première rentrée scolaire, l'institutrice qui, avec toutes ses méthodes pédagogiques, a bien du mal à comprendre les préoccupations quotidiennes de ses élèves....

Mais le roman évoque surtout le père, Atticus Finch, avocat, qui fait face à toute l'hostilité de la ville lorsqu'il décide de défendre un homme noir accusé de viol par une jeune fille blanche, ainsi qu'à celle de sa propre soeur, venue vivre avec lui pour l'aider à élever ses enfants.
Au milieu de ce monde d'adultes, Scout nous fait partager son point de vue, très pertinent, sur les événements. Entre son admiration absolue pour son père, la frustration ressentie à l'école parce qu'elle a soif d'apprendre, les jeux avec son frère et leur ami Dill, la difficulté de devenir une fille dans ce milieu masculin, Scout est un personnage très émouvant, très drôle et on ne peut qu'être touché par sa manière d'exprimer les choses.

J'ai particulièrement apprécié le contexte historique dans lequel le roman s'inscrit, puisqu'il se passe dans les années 30, pendant la Grande Dépression, et bien sûr pendant l'époque où le simple fait d'être noir dans certaines régions du monde pouvait vous condamner à mort...

Ce roman très rafraîchissant est malheureusement le seul qu'ait écrit Harper Lee, malgré quelques autres publications dans des revues. Très largement autobiographique, puisqu'elle a elle-même grandi en Alabama et son père était également avocat.

Pour l'anecdote : le personnage de Dill est directement inspiré du vrai Truman Capote, ami d'enfance de l'auteure.

En bref: gros coup de coeur, complètement inattendu ! Je le conseille à tous, parce que je pense qu'il est des romans "universels" qui parlent à chacun...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est visiblement un gros classique américain que je lirais aussi certainement un jour...

Nicolas a dit…

Il y a beaucoup de choses dans ce roman. Une certaine magie, celle de l'enfance, grâce à la narratrice, petite fille de huit ans. Cela parle aussi d'une époque (les années 30 aux Etats Unis), et du racisme. J'ai trouvé ce roman excellent, malgré un début un peu longuet.

cocola a dit…

@Loula: oui oui, il faut!

@Nicolas: Bon, alors pour celui-ci on est d'accord. Effectivement, de la magie, c'est assez juste.