lundi 25 août 2008

Teacher Man, Frank McCourt


Je ne fais pas toujours les choses dans l'ordre, parce que comme dit Romain Duris dans les Poupées Russes "je ne vais pas raconter les choses dans l'ordre, parce que dans l'ordre, c'est le problème"... Et tout ceci bien sûr rien à voir avec un quelconque manque d'ordre dans ma vie (ou mon appart), non non non...

Bref, au lieu de commencer par le début de la trilogie, c'est-à-dire Les Cendres d'Angela et C'est comment l'Amérique ?, moi j'ai choisi, ou plutôt je suis tombée, sur Teacher Man, le troisième volet.

Frank McCourt y raconte sa propre vie de jeune prof d'anglais à Staten Island à la fin des années 50, lorsqu'il tentait d'enseigner à des ados d'origine afro-américaine, italienne, ou irlandaise comme lui.

Loin de présenter le prof comme un héros qui apporte le savoir aux petits jeunes des quartiers difficiles, ce Teacher-ci n'a pas grand chose à voir avec les profs de cinéma : Robin Williams dans le Cercle des poètes disparus, Michelle Pfeiffer dans Esprits rebelles ou même Hilary Swank dans Ecrire pour exister... Non, ce prof-là est quasiment aussi paumé que ses élèves, a longtemps hésité avant d'utiliser son diplôme parce qu'il avait peur de la réalité et "préférait" travailler sur les docks... Ce prof-là me rappelle beaucoup plus - comparaison inévitable - celui d'Entre les Murs de François Bégaudeau, mais aussi, même si Frank McCourt joue beaucoup plus sur l'auto-dérision que sur le pathos, Half Nelson, avec Ryan Gosling.

Le roman est de 2005, et même si l'auteur évoque ses souvenirs des années 50, son écriture n'est pas celle d'un vieil homme... Il est vif, drôle, et surtout extrêmement sincère : oui, un prof est un homme comme les autres, pas moins bon, mais vraiment pas meilleur non plus... juste un homme.
McCourt n'en fait jamais trop, reconnaît ses erreurs, et je n'ai pu qu'énormément apprécier ce roman d'une grande justesse.

Rien de trop, juste assez pour se dire qu'on vient de passer un joli moment.

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